Une histoire de famille


De génération en génération

Tout commence au début des années 50. Lorsque Louis, le père de Marc, part faire son service militaire, il est affecté en Champagne. Une région qu’il ne connaît pas encore et dont il va tomber éperdument amoureux ! Ce qui lui plait à Reims, ce sont les virées avec les copains vignerons, la convivialité, le partage, le travail de la terre… Il ne le sait pas encore mais il vient de trouver sa vocation ! À son retour dans les Alpes en 1954, il a une certitude : il veut lui aussi devenir vigneron, élaborer ses propres cuvées, et les mettre en bouteilles à la propriété et faire des vins « de qualité » comme les appelle alors.

A l’époque, cela n’est pas courant dans les Alpes. Chaque famille possède quelques parcelles de vignes pour sa consommation personnelle de vin mais le raisin est transporté à la coopérative pour y être pressé et mis en commun avec celui d’autres cultivateurs. Les cuvées qui en ressortent alors ne sont pas très qualitatives…

Louis sera le premier de la région à se consacrer entièrement à la viticulture et à miser sur la qualité de son raisins et de ses vins.  Ses premières cuvées seront des vins blanc pétillants élaborées selon la méthode champenoise. Une façon de rendre hommage à la région qui l’a tant inspirée et de rester fidèle à ses copains champenois qui viendront régulièrement lui rendre visite.


Aujourd’hui encore nous perpétuons cette tradition en vinifiant une méthode traditionnelle à la bulle extrêmement fine et délicate très prisée de nos clients et amis.

Dans les années 60, l’aventure se poursuit. Très vite le domaine se développe. Le Ministère de l’Agriculture de l’époque choisit nos vignes pour mener une expérimentation et étudier les cépages les mieux adaptés à la viticulture de montagne. On découvre alors, sans grande surprise, que le mollard – cépage historique de cette vallée – est tout particulièrement adapté à notre terroir.

En 1964, sa femme, Marcelle, a l’idée d’ouvrir un caveau de dégustation… Là encore, elle sera la première à initier cette démarche dans les Hautes-Alpes. Le domaine devient alors un lieu de rendez-vous pour tous les bons-vivants de la région. Les amateurs de vins viennent de loin pour tester l’accueil et l’hospitalité légendaire de Marcelle ! Aujourd’hui encore, nous avons conservé cette salle de dégustation en l’état, et si vous venez nous rendre visite, vous dégusterez nos vins accoudé au comptoir vintage 100% formica…

« Une façon de ne pas oublier Marcelle et Louis qui ont crée le domaine et souhaité placer la convivialité au cœur de leur métier ».  

Marc Allemand


Le combat d'un vigneron

Dans les années 70, dès son bac obtenu, Marc commence à travailler au domaine avec ses parents et à vinifier ses première cuvées. Il a tout juste 20 ans et sait déjà précisément ce qu’il aime : les vins droits, tendus et élégants avec une touche cette minéralité qui caractérise les vins d’altitude.

En 1984, il prend, avec son épouse Mireille, la tête de l’exploitation. Cette année là, il est le premier vigneron haut-alpin a obtenir la labélisation « Vin de Pays » pour ses cuvées. Il ouvre ainsi la voie à la reconnaissance des vins hauts-alpins. En 2009 ce label sera transformé en « Indication Géographique Protégé Hautes-Alpes ».

En 1990, il se lance dans ce qui sera son plus grand combat de vigneron …

Amoureux des cépages anciens et des vins atypiques, il constate qu’en France, une dizaine de cépages servent à produire 80% des vins. Il en existe pourtant des milliers d’autres !

Il se lance donc dans la sauvegarde et réhabilitation de l’un d’entre eux. Et c’est tout naturellement le fameux mollard, cépage traditionnel des Hautes-Alpes déjà repéré lors des précédentes expérimentations avec le Ministère de l’Agriculture , qu’il choisit de sauvegarder aidé par l’Institut Français de la Vigne…. Il fait alors figure de pionnier et peu de vignerons misent sur sa réussite !


Il lui faudra 10 longues années d’expérimentation avant que le mollard ne retrouve ses lettres de noblesses et fasse son entrée au catalogue français des cépages en 2005.
Aujourd’hui, le Domaine Allemand possède la seule parcelle de vigne mère du mollard, dont sont issues toutes les nouvelles plantations certifiées.

C’est pour poursuivre ce combat que sa fille, Laetitia, est revenue au domaine en 2014. Après 15 ans passés à Paris dans le journalisme, elle décide de reprendre l’exploitation sur laquelle elle a passé toute son enfance et de succéder à son père.

Marc et Laetitia partagent la même conception du métier de vigneron : prendre soin de ses sols, chouchouter ses vignes, respecter ses raisins, être attentifs à la vinification et mettre un peu de son âme dans chaque cuvée… Ils ont également en commun le même goût pour les vins de montagne vifs et structurés.
Tous deux gardent à l’esprit que, dans la famille, faire du vin c’est avant tout avoir beaucoup de passion pour son métier et le sens du partage !

Laetitia Allemand


L’aventure de la reconversion

« Avant d’être vigneronne, j’ai longtemps été journaliste. Je le reste occasionnellement pour faire partager ma passion du vin à travers la réalisation de petits formats vidéos lié au monde viticole et à l’oenotourisme… Quand on me demande ce que ces deux métiers peuvent bien avoir en commun, je réponds qu’ils ne sont pas si éloignés l’un de l’autre ! Dans les deux cas, il faut être curieux, aimer faire des rencontres, prendre plaisir à partager et échanger…

Par ailleurs, le vin est pour moi le résultat d’un véritable « travail d’auteur ». Il est le fruit d’un terroir particulier mais aussi et surtout l’expression de la sensibilité du vigneron qui l’a crée.

L’œnologue Jacques Puisais a coutume de dire « je veux des vins qui ont la gueule de l’endroit où ils sont nés et les tripes de ceux qui les ont fait ».  Je partage les mêmes aspirations.

Comme son père, j’espère de vous faire découvrir des vins atypiques et singuliers, et de vous faire partager l’aventure singulière de ma reconversion ! »


« Avec ma fille Laetitia, nous partageons la même conception du métier de vigneron : prendre soin de nos sols, chouchouter nos vignes, respecter nos raisins, être attentifs à la vinification et mettre un peu de notre âme dans chaque cuvée… Nous gardons à à l’esprit que, dans la famille, faire du vin c’est avant tout avoir beaucoup de passion pour notre métier et le sens du partage ! »

Marc Allemand